Poterie de la famille AUNE à Castellane

La famille AUNE

C’est La garde, village proche de Castellane, dans les Alpes de haute Provence, que se situe le berceau de la famille AUNE, qui travaillait dans la confection (maître cardeur à laine, tisserand,…). Du XVIème au XVIIIème siècle, les AUNE constituaient avec 2 ou 3 autres familles les principaux habitants de cette bourgade.

Le 11 février 1793, quatre ans après la révolution, Martin AUNE se marie avec Marguerite SAUVERE de Castellane. Ils s’établissent là, après un passage à Moustier où ils donnent naissance à un premier enfant : Antoine qui débutera comme cultivateur. Leurs cinq autres garçons naitrons à Castellane. Les deux premiers (Antoine et Jean) seront charretiers, les deux derniers (Joseph et André) seront tailleurs de pierres. Celui du milieu, François Hyppolite, sera à l’origine de la poterie familiale, qui produira des tuiles romaines, puis des pots.

En 27 ans, 16 enfants sont nés de l’union du 7 juin 1826 de François Hyppolite avec Marianne COLLOMBET . Hormis Jean-Baptiste parti à Marseille comme marchand de bois, tous les garçons valides travailleront à la poterie familiale : Joseph, François, Jean, Emile et Adrien.
Si Emile tentera sans succès de reprendre l’affaire familiale, Adrien lui, partira sur un coup de tête pour s’embarquer dans la marine comme boulanger, estimant que son père ne lui donnait pas assez d’argent de poche !

Les deux frères cadets : Emile et Adrien se marieront à deux sœurs ANDRE du village de Valderoure : Marie-Louise et Elisa.
Parmi les 8 enfants d’Emile et Marie-Louise, cinq sont morts très jeunes (Ernest à 3 ans, Marie-Louise et son frère jumeau à quelques mois, Marie-Jeanne à 9 ans et une nouvelle Marie-Louise à 1 an).

Les trois enfants valides donneront naissance à de nouvelles branches familiales :
          Elisa AUNE se mariera avec Louis LAMBERT. Parmi leurs trois filles, Marguerite épousera Charles DENERY pour donner vie à Marie-Louise (Malou), qui s’unira avec Roger BOLIETO, et Christiane, qui se mariera avec Francis GUIBAUDO
          Noémie AUNE épousera Valentin FERMIER, avec qui elle aura 4 filles : Marie (mariée à Joseph PEYRANI), Jeanne (mariée avec Pierre SOUTY), Marcelle (mariée à Paul PHILIPSON) et Geneviève (Gine)
          Blanche AUNE s’unira avec son cousin germain Joseph AUNE pour donner naissance à Alexis et Lucienne.
Quant à Adrien, il aura avec Elisa ANDRE 5 enfants, dont 3 morts aussi très jeunes (Gabrielle à 11 ans, Julie à 2 ans, Mathilde à 5 mois). Adrienne, devenue aveugle fera sa vie à Paris, et Joseph épousera sa cousine Blanche.

Le fils de Blanche et Joseph,  Alexis AUNE, se mariera avec Paulette TERRASSE, qu’il connaîtra en allant voir sa cousine Marcelle qui était mariée avec Paul PHILIPSON chez qui Paulette travaillait pour se faire un peu d’argent pendant ses études (tout le monde suit ?!).

La fille de Blanche et Joseph, Lucienne AUNE, épousera Francis BRET avec qui elle aura un enfant : Lucien.

Les deux sœurs ANDRE, qui avaient épousé les deux frères AUNE, avaient une sœur Hortense qui a épousé un Jean-Baptiste AUDIBERT en 1876. Trois enfants sont nés de cette union, dont Joseph AUBIBERT qui eu une fille Juliette qui se mariera en 1939 avec André MOURANCHON. Leur fille Nicole est la marraine d’Isabelle AUNE.


La branche TERRASSE

 Côté TERRASSE : Paulette est la petite fille de Jean-Louis TERRASSE, tourneur sur bronze et protestant, fils de Jacques TERRASSE établi dans la région lyonnaise.
Jean-Louis épouse Marie WASEIGE, sage – et maîtresse ! – femme, non pas protestant comme lui mais catholique. Le couple  avait convenu qu’un enfant sur deux sera catholique, et l’autre protestant, mais c’est Marie qui a eu le dernier mot !
Ce couple improbable donna naissance à Raymonde, André et Lucien (finalement tous catholiques).

André, blessé à la jambe au tout début de la guerre de 1914-18 est rapatrié dans l’hôpital auxiliaire installé rue Bossuet à Lyon. Il fait alors la connaissance d’une cousine éloignée, Marthe BROSSETTE, infirmière auxiliaire pendant la guerre, et fille du maire de Givors, qu’il épousa .
De leur union naitront François, Jacques et Marie-Louise.
Dans la lignée de son père, François intègrera l’Ecole Normale Supérieure et Jacques sera médecin.
Quant à Marie-Louise (Catherine LANGEAIS pour les français), après s’être fiancée à François MITTERAND le 3 mars 1940, elle le quitte le 4 janvier 1942 pour un autre homme : Antoine  GORDOWSKI, avec qui elle aura 2 enfants. Elle fera une carrière à la Télévision en tant de présentatrice, et épousera en seconde noce Pierre SABBAGH.

Lucien rencontrera Rolande CORBY, avec qui il aura deux filles : Jacqueline et Paulette. Son cœur lâchera en 1939 et Rolande reprendra un travail à la chambre de commerce de Paris pour élever seule ses deux filles.

Quant à Tante Raymonde, toujours là pour les autres, elle ne pensera même pas à se marier…


Les guerres

Nos aïeux ont connu les guerres qui ont touché la France depuis le XIXème siècle :
– La famille de Marie WASEIGE (grand-mère de Paulette TERRASSE) a subi le siège de la ville de Paris de 1870. Son père, Charles WASEIGE, faisait le mur pendant la nuit pour chercher du ravitaillement.
– La famille de Rolande CORBY s’ést réfugiée à Versailles pour se mettre à ‘abri de la révolte de la Commune après la guerre de 1870.
– Emile AUNE (père de Noémie et Blanche) a été réquisitionné pour la guerre de 1870, mais le temps qu’il prenne le train, en arrivant à Lyon la guerre était déjà finie !
– Valentin FERMIER (mari de Noémie AUNE) a été affecté pendant la 1ère guerre mondiale au 114ème régiment d’infanterie de 1914 à 1919. Il a fait campagne avec le maréchal Lyautey à Casablanca au Maroc puis Tadla et Taza  Il est décoré de la médaille coloniale avec agrafe Maroc le 30 juillet 1915.
– André TERRASSE a été a été mobilisé avec le grade de lieutenant de réserve en août 1914. Blessé à la jambe, il sera affecté à Blois comme lieutenant au 313ème bataillon d’infanterie, pour s’occuper du dépôt. Il fera une période militaire en août 1936, et sera Commandant de l’arrondissement militaire de Lyon en 1940.
Lucien TERRASSE (père de Paulette et Jacqueline) s’est illustré pendant la guerre de 14-18, avec deux citations militaires au champ d’honneur dans les tranchées de Verdun. Plusieurs fois blessé, il est rentré très affaibli de la guerre. Il sera décoré chevalier de la légion d’honneur. A son grand dam, son état de santé ne lui permet pas de défendre une nouvelle fois la patrie en 1939, et il s’est éteint au moment de la mobilisation.
– Joseph AUNE (père d’Alexis et Lucienne) a également combattu dans les tranchées pendant la guerre de 14-18 au chemin des dames. Rentré sain et sauf, un éclat d’obus lui empêchait de fermer complètement un doigt. Il sera décoré de la légion d’honneur.
– François TERRASSE est mobilisé en 1939.  Après être resté en première ligne du front, il est fait prisonnier avec toute sa division. Avec l’aide d’un légionnaire prisonnier, il fabrique – en utilisant une pomme de terre comme tampon – de faux ordres de démobilisation pour libérer quelques camarades,  puis pour se libérer lui-même.
-Jacques TERRASSE, qui suivait des études de médecine, est mobilisé en tant qu’infirmier en 1939. Il est envoyé successivement à Lyon, Montauban, Limoges, Castelsarrasin et Montpellier en fonction des besoins.
– Joseph PEYRANI a fait une carrière militaire dans la marine. Il a été rappelé sous les drapeaux pendant la seconde guerre mondiale dans la Défense anti-aérienne au fort de La Cride. Il était à Toulon quand la flotte française s’est sabordé dans le port.
– Figure de la résistance française, André AUNE s’illustra en tant que chef départemental de l’Armée secrète sous le pseudonyme de Marceau, adjoint du chef régional NAP sous son pseudonyme de Berthier. Fusillé à Signes le 18 juillet 1944, André AUNE a été reconnu Mort pour la France.